Comment préparer une interview

Que ce soit pour un reportage filmé, un podcast, préparer une interview pour les réseaux sociaux ou la presse locale, parler face caméra ou des journalistes est un exercice qui peut vite faire monter la pression.

Mais bonne nouvelle : ça se prépare. Je vous propose ce guide complet pour aborder sereinement une interview filmée, que vous soyez communicant, entrepreneur, élu, artiste ou expert invité.

Comprendre le cadre de l’interview

Avant toute chose, prenez le temps de clarifier le contexte. Qui vous interviewe ? Une journaliste ? Un vidéaste indépendant ? Une community manager ? Quel est l’objectif de la vidéo ? Informer, sensibiliser, teaser un événement, valoriser votre activité ? Quelle est la cible de cette interview ? Grand public ? Professionnels ? Étudiants ? Quelle sera la durée ? Et le format ? S’agira-t-il d’une discussion en face à face ou d’un plan fixe où vous vous adressez à la caméra ?

Si possible, demandez le conducteur ou la trame des questions. Cela vous évitera les surprises et vous aidera à structurer vos idées à l’avance.

Préparer une interview : avoir un message clair

Vous n'avez pas besoin d’écrire un discours, mais vous devez maîtriser vos idées clés. Commencez par identifier une idée forte, que vous pourrez résumer en une phrase simple. Ce sera votre fil rouge, votre message principal. Ensuite, sélectionnez deux ou trois idées secondaires pour l’étoffer. Il peut s’agir d’une mise en contexte, d’un chiffre marquant ou d’une tendance. Enfin, pensez à illustrer votre propos avec un exemple concret ou une anecdote. Une image ou une histoire est bien plus marquante qu’une généralité.

Par exemple, si vous parlez d’un atelier sur les fake news, ne vous contentez pas de dire « il faut vérifier ses sources ». Montre comment une vidéo sortie de son contexte a récemment trompé des milliers de personnes. Racontez, illustrez, contextualisez.

Travailler l’oral : votre message passe aussi par votre voix

L’oral est un muscle. Comme avant une prise de parole en public, il se chauffe. Commencez par respirer profondément. Ça vous aidera à détendre votre voix et à poser votre rythme. Ensuite, parlez plus lentement que d’habitude. Quand on est stressé, on accélère. Résultat : les mots se bousculent, les phrases deviennent confuses. Prenez votre temps. Les silences ne sont pas des faiblesses, ce sont des appuis.

Restez naturel, mais ajoutez une touche de présence supplémentaire. La caméra atténue les expressions du visage et les gestes, il faut donc légèrement amplifier votre expressivité. Regardez votre interlocuteur si c’est une interview classique, ou la caméra si vous vous adressez directement aux spectateurs. Articulez clairement, sans surjouer.

Un bon réflexe : vous enregistrer à l’avance. En vous écoutant, vous repèrerez les tics de langage, les hésitations et les points à améliorer.

►Comment corriger les tics de langage ?

Travailler l’image : apparence, posture, décor

Tout communique à l’image, que vous le vouliez ou non. Cela ne signifie pas qu’il faut être obsédé par son apparence, mais qu’un minimum de soin est nécessaire pour transmettre une image cohérente avec votre discours.

Côté tenue, choisissez des vêtements unis, sobres, et évitez le noir profond, le blanc pur ou les motifs trop chargés. Privilégiez ce qui vous ressemble tout en respectant le cadre professionnel de l’entretien. Une tenue simple et soignée suffit généralement à créer de la crédibilité.

La posture compte aussi. Gardes le dos droit, les pieds bien posés au sol, les mains visibles. Ne croises pas les bras et évites les mouvements parasites (taper du pied, tripoter un stylo, etc.). Si vous êtes assis·e, fuyez les chaises à roulettes ou bancales.

Quant au décor, vérifiez ce qu’il y a derrière vous. Préférez un arrière-plan neutre ou en lien avec votre activité (bureau, affiches, livres, outils de travail…). Évitez les éléments trop personnels ou encombrés. Pensez également à la lumière : elle doit venir de face ou de côté, jamais de l’arrière.

Pendant l’interview : présence et adaptabilité

Pendant l’interview, soyez synthétique. Une bonne réponse dure entre 30 secondes et 1 minute. Vous n'avez pas besoin de tout dire, mais de dire l’essentiel. Si vous ne savez pas répondre à une question, ce n’est pas grave. Vous pouvez simplement dire : « Je n’ai pas l’information précise, mais ce que je peux vous dire, c’est que… »

Si vous perdez le fil, n’hésitez pas à reprendre votre phrase calmement. En vidéo, il y a toujours la possibilité de couper ou de refaire une prise. Gardez en tête que ce n’est pas du direct, et que avez le droit de respirer.

Après l’interview : valoriser et prolonger

Une fois l’interview diffusée, pensez à la relayer sur vos canaux : site, réseaux sociaux, newsletter… Précisez à votre audience de quoi il s’agit, ce qu’on y apprend, et pourquoi c’est intéressant à regarder. Si vous n'êtes pas satisfait à 100 %, ne vous auto-sabotez pas : valorisez les idées que vous avez réussi à faire passer.

C’est aussi le bon moment pour remercier les personnes qui vous ont invité·e, et pourquoi pas, pour prolonger la discussion dans un post ou un article complémentaire.

En résumé : votre checklist de préparation

• Clarifier le cadre de l’interview

• Définir le message principal et 2 à 3 idées clés

• Trouver au moins un exemple concret

• Travailler le débit, la voix, la posture

• Choisir une tenue adaptée et un décor soigné

• Répéter, s'enregistrer, ajuster

• Rester calme le jour J

• Valoriser l’interview une fois publiée

  
  

Être interviewé, c’est une toujours une belle opportunité. Celle de faire entendre votre voix, de partager votre expertise, de montrer votre engagement. Et comme toute prise de parole, cela s’apprend. Vous n'avez pas besoin d’être parfait·e. Juste besoin d’être clair·e, préparé·e… et authentique.